Des tableaux noirs contre la fuite des cerveaux

Dans un contexte de concurrence des universités à l’échelle internationale, la bibliothèque peut-elle être un facteur d’attractivité pour le chercheur ? À cette question, le SCD de l’UBU répond : et comment, ma bonne dame ! La preuve en est faite avec la dernière initiative de l’équipe de la BU Mathématiques et Arts du Spectacle (BUMAS).

Le rapprochement des collections de ces deux disciplines avait, en son temps, fait jaser au sein de la profession ; il résultait pourtant d’une démarche proactive orientée usagers. Public ouvert d’esprit, curieux et prompt à la fantaisie, les étudiants de mathématiques avaient accueilli à bras ouverts leurs homologues des arts du spectacle. Mieux encore : les chercheurs, qui jusque-là boudaient la bibliothèque, y étaient revenus en masse, attirés par les perspectives que faisait naître cette audacieuse initiative. Pour se convaincre de son succès, il suffit de citer quelques travaux récents des mathématiciens de l’UBU, tels que le théorème du Trapéziste élaboré par Chantal Jébric, ou le problème dit du Clown Triste, formulé et résolu par Euclides Fields et Newton Fibonacci ; pensons également au fameux ballet Les carrés de l’hypoténuse, œuvre collective des étudiants d’arts du spectacle qui n’aurait pas vu le jour sans une fructueuse collaboration avec leurs collègues mathématiciens.

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Les étudiants en Arts du Spectacle étaient très inspirés ce mercredi matin.

Aujourd’hui, l’équipe de la BUMAS propose une nouvelle idée révolutionnaire : supprimer tous les tableaux Delleva et autres TBI des salles de travail pour les remplacer par des tableaux noirs. « Notre politique de rapprochement interdisciplinaire a été imitée par toutes les universités américaines », explique Cédric V., référent Services aux Utilisateurs au sein de la BUMAS. « Pour continuer d’attirer les chercheurs et permettre à l’UBU de conserver sa place dans le classement de Singapour, nous avons choisi de repousser les limites de l’innovation. En a résulté une approche inédite : la rétroaction. » Plutôt que d’investir dans de coûteux équipements dernier cri, l’équipe a donc exhumé tableaux noirs, éponges et craies, à la grande satisfaction des usagers. « La BUMAS est la seule à proposer un tel environnement de travail », s’enthousiasme un chercheur étranger. « Cela a largement pesé sur ma décision de quitter l’université Stanvard pour rejoindre l’UBU. » Cette déclaration ne surprend guère Cédric V. « Notre démarche n’est pas le fruit du hasard, mais d’une analyse approfondie des besoins de nos usagers. L’observation démontre que le mathématicien entretient avec la craie une relation quasi charnelle : il l’efface à la main ou avec sa manche, s’en met plein le pantalon, etc. Cette pratique est indispensable à la réflexion mathématique : c’est donc à nous de nous y adapter. »

Loin des effets de mode mais au plus près des besoins des publics, la BUMAS ne s’interdit aucune audace pour satisfaire ses usagers. Cette stratégie s’avère payante pour l’ensemble de l’UBU, dont les effectifs de chercheurs en mathématiques ont augmenté cette année de 300 %, principalement grâce à l’arrivée massive d’universitaires chinois et américains. Prochaine étape : l’installation d’un orgue dans la salle de lecture de la bibliothèque, forte demande des étudiants de Licence Arts du Spectacle option Musique sacrée.

3 commentaires sur “Des tableaux noirs contre la fuite des cerveaux

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  1. Chers bibliothécaires,
    Un immense merci pour cette innovation / rétroaction ! Je voulais juste dire que ça a révolutionné mes pratiques de travail. Maintenant, je peux enfin écrire sur un tableau noir sans chercher comment insérer des formules informatiques. Et comment ne pas vous exprimer ma reconnaissance quand j’ai vu que vous aviez mis des craies de différentes couleurs : blanches, rouges, vertes, brunes…. j’ai découvert comment mettre en relief les différentes parties de mes démonstrations ! Sans compter les éponges humides que vous avez mises à disposition pour nettoyer les tableaux. Je suis raide dingue de vos installations. Si je trouve un théorème, je lui donnerai le nom de l’UBU en votre honneur.

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  2. Moi j’aime pas les maths et j’aime pas les arts du spectacle, mais j’aime bien les tableaux noirs. Je m’inscris dès la rentrée prochaine.

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