Pour contrer Elvezir, Étienne perce les digues aux Pays-Bas

Étienne, que tout le monde connaît pour ses exploits (ici, là et là), n’a pas attendu la décision du consortium Couperin pour passer à l’action. Alors que les bibliothèques ploient toutes sous le poids des abonnements aux revues scientifiques dont les prix augmentent chaque jour, Étienne, lui, a décidé de prendre les choses en main, et a déclaré sur son compte Twitter : « Aux grands mots les grands remèdes ! ».

Samedi tôt dans la matinée, Étienne a été surpris en pleine action avec une bêche en train de percer une digue en Hollande, la cinquième depuis la tombée du jour. Il a été filmé par un groupe de touristes japonais enchantés de voir ce qu’ils croyaient être la reconstitution d’un grand mythe national (celui de Hans Brinker dans Les Patins d’argent) dans la veine du Puy-du-Ouf et qui ont aussitôt relayé l’information sur les réseaux sociaux.

Les flots de la mer et des grands fleuves se sont engouffrées dans les polders, inondant des centaines de km² de terres. Aucune victime n’est heureusement à déplorer.

Etienne immortalisé en pleine action ! (Hans_Brinker_Madurodam)

Se sentant découvert et présumant que les autorités allaient se lancer à sa poursuite dans les plus brefs délais, Étienne a suspendu son plan et eu la présence d’esprit de se réfugier dans l’ambassade des Maldives qui l’a immédiatement envoyé dans l’archipel de l’Océan Indien par un avion spécialement affrété.

C’est au palais présidentiel de cette république qu’Étienne, sous le feu des projecteurs des caméras du monde entier, a expliqué son geste : « Depuis trop longtemps Elvezir impose aux BU du monde entier son quasi-monopole sur les revues scientifiques électroniques. En perçant les digues au Pays-Bas, j’ai voulu mettre fin à cette situation en inondant les locaux de l’entreprise et son matériel ».

Le président des Maldives l’a aussitôt chaleureusement félicité : « Grâce à son exploit, le niveau des mers a baissé de 0,017 cm. Si tous les gens faisaient comme Étienne, nous renverserions le phénomène de montée du niveau de l’océan dû au réchauffement climatique, et notre pays serait sauvé ! Les Maldives n’auraient plus à s’inquiéter de leur disparition ». Le peuple a alors spontanément acclamé Étienne des heures durant comme un sauveur, tandis que l’ILFA rendait public un communiqué soutenant la prouesse accomplie par notre magasinier.

Cette fois-ci, le petit Hans Brinker n’a rien pu faire.

Les bibliothécaires du monde entier ont laissé exploser leur joie et exprimé leur solidarité avec Étienne. Malheureusement, la maison Elvezir a annoncé ne connaître aucun dégât, son siège social se trouvant en altitude positive ; par ailleurs, ses unités centrales sont dispersées en Europe et en Amérique. Étienne a reconnu qu’il aurait fallu frapper à tous ces endroits pour être efficace, sans pour autant renier la portée symbolique de son acte.

Même si le but recherché n’a pas été atteint, preuve a été faite que bibliothèques et écologie peuvent faire bon ménage et partager les mêmes intérêts. Vive la pol’doc et le développement durable !