LRMisation : développement d’une nouvelle maladie contagieuse

Dans un précédent article, l’UBU alertait le monde sur l’étrange syndrome de Gérard S., ce citoyen qui ne s’exprimait plus qu’en UNIMARC.

Le mal est hélas plus profond que prévu : ce qui a d’abord été pris pour un cas isolé, dû à une amnésie consécutive à un choc, s’avère être une infection bibliographiquement transmissible.

Syndrome de LRMisation fulgurante : il court, il court, le virus

Le syndrome de LRMisation fulgurante frappe de plein fouet la société française et inquiète en haut lieu. Le président Coty s’est d’ores et déjà emparé du dossier pour commander à Monsantus la fabrication d’un vaccin permettant d’éradiquer ce mal ravageur. Cette nouvelle infection arrive juste après l’éradication du virus FRBR. La France pensait être sortie de l’auberge, que nenni ! La route s’annonce encore longue, et aucun catalogue n’est à l’abri.

Aucun catalogue : celui des bibliothèques de l’UBU en a ainsi fait les frais. Un lecteur atteint par le virus – Luc, stade 4 de la maladie – a hacké les serveurs de l’UBU et, en une nuit, mis au point un nouveau format de données, tout en s’attaquant à la conversion rétrospective du catalogue. Le lendemain matin, nos collègues ont retrouvé leur catalogue sens dessus dessous. Côté format : oubliée la création des zones 182, 182, 183, la restructuration de la 214 en Unimarc et la création de la 051 en Intermarc, tout est remis à plat. Il n’y a plus qu’un seul format fédéré pour les notices d’autorité et les notices bibliographiques, potentiellement applicable à toutes les bibliothèques, françaises comme étrangères. Le format inventé par Luc ne comprend plus de position ni d’indicateur et les référentiels sont normalisés, complétés, alignés et factorisés. (Il semblerait qu’ils améliorent également le temps de réponse des distributeurs automatiques de café).

Luc ne s’est pas arrêté là : il a aussi inventé LE bouton magique permettant de FRBRiser la totalité des catalogues de bibliothèque. Dans le notre, aucun type de document n’a été épargné, même les manuscrits et les logiciels ont été traités. Après avoir étudié son nouveau catalogue, Madame Chanssignon s’est mise à courir en transe dans la bibliothèque. (Les agents racontent qu’elle hurlait : « De la dentelle, il fait de la dentelle ».)

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Luc a même eu la gentillesse de nous laisser ce schéma d’utilisation du bouton magique. Quelle classe.

Un nouveau Marc… et plus trace de Luc

Arrêté par les services sanitaires du gouvernement, Luc n’a pas réapparu depuis. Des rumeurs courent : on voudrait le faire taire, l’empêcher d’essaimer ses idées nouvelles dans les bibliothèques de France et de Navarre…

La directrice de l’UBU est naturellement sortie de son silence. Adoptant une position de cadre de compétition, elle a tordu le cou au droit de réserve et déclaré : « Ce nouveau format et ce bouton magique vont changer le monde ! Cette fois c’est bon, on tient le bon Marc ! » Elle a ajouté, les larmes aux yeux : « Luc n’est pas malade, c’est un messie ». Le SCD de l’UBU a mis ses meilleurs agents sur le coup, Thomas se lance dans une grande tournée des bibliothèques pour former à l’utilisation du nouveau Marc et les ingénieurs de la DSI cravachent pour étendre les potentialités du bouton magique à la lutte contre le réchauffement climatique et à la conquête de l’espace.

Une question reste en suspens : comment nommer le nouveau Marc ? Une séance de post-it frénétique et de co-construction avec les usagers est en cours, et les idées fusent :

• UniLuc
• Super-Marc, Saint-Marc
• M&L (Marc et Luc)
• Marc d’avant, Luc d’après
• Uni-interMarc 21
• SuperMarc
• Coalition-Marc
• Marx des neiges

Les lecteurs pourront bientôt voter pour décider du nom du format.

Madame Chassignon ne lâche rien, elle s’est engagée à retrouver Luc pour lui remettre une médaille et un bouton magique en or massif. Affaire à suivre…

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