Le SCD de l’UBU victime d’une cyberattaque

Pour les besoins de l’enquête, la nouvelle sera restée secrète jusqu’à la conclusion de l’affaire : le mois dernier, le SCD de l’UBU a été victime d’une cyberattaque. Un lundi matin, à l’allumage des postes de travail, les agents des bibliothèques ont eu la désagréable surprise de voir apparaître à l’écran, en lieu et place de l’habituel module professionnel de Kaho, une demande de rançon : le SIGB du SCD était tombé aux mains de pirates menaçant d’en effacer toutes les données si leurs exigences n’étaient pas satisfaites. Rappelé en urgence de ses RTT, M. Dibagta, responsable du Service de l’Informatique Documentaire, n’a pu que constater l’impossibilité d’une opération de sauvetage, la moindre manipulation risquant de provoquer l’autodestruction des fichiers. Une cellule de crise est alors convoquée par la direction du SCD.

« Notre première réaction fut de refuser toute négociation avec ces pirates », se souvient Mme Chanssignon. « Mais l’intérêt supérieur de nos usagers, ainsi que la perspective de perdre les notices de nos documents patrimoniaux, récemment rétroconverties par centaines, nous ont finalement contraints à céder. Les hackers nous avaient donné 96h pour réunir une rançon de 1 388 664 €, un défi que d’aucuns auraient jugé impossible à relever. Nous avons donc mis en place une gestion de projet. »

Selon les instructions des pirates, la rançon devait être payée en IFAL vouchers, ou bons IFAL, la monnaie internationale des bibliothécaires, qui n’existe qu’en coupures de 4 et 8€. Conformément aux préconisations du groupe projet, un budget spécial fut débloqué pour acheter des devises auprès de l’IFAL (International Federation of Associated Libraries). Pendant ce temps, en l’absence d’un SIGB fonctionnel, le service au public se trouvait réduit à sa plus simple expression. « Comme il était impossible de consigner les emprunts de documents, nous avons suspendu les prêts », explique Mme Chanssignon. « Fini les bips des douchettes, les plops des lecteurs RFID. Pendant trois jours, ce fut le silence. Déstabilisés, les usagers ont commencé à fuir nos établissements. » Au terme du délai imparti, les sacs d’IFAL vouchers furent déposés dans la benne du pilon de la BU Mathématiques et Arts du Spectacle, où les pirates purent les récupérer sans être vus. Le lendemain, les bibliothécaires reprenaient avec soulagement le contrôle de Kaho, et la fréquentation des BU remontait en flèche.

L’histoire ne s’arrête pourtant pas là. Saisie de l’affaire, Interpoldoc (International Police of Documentation) a eu tôt fait de retrouver les criminels. « Les IFAL vouchers sont numérotés », explique l’inspecteur Finn Carlton, chargé de l’enquête. « Le tableau Excel fourni par le SCD de l’UBU a permis de détecter les voleurs dès qu’ils ont tenté de monnayer leurs bons auprès de l’IFAL. » Qui donc étaient ces audacieux pirates ? Les enquêteurs ont découvert qu’il s’agissait de deux adolescents amateurs de programmation informatique, dont l’un avait réalisé son stage de troisième dans la médiathèque de sa commune.

« Malgré cette première approche du monde des bibliothèques, ces malfaiteurs sont restés prisonniers du stéréotype de la vieille fille à lunettes et chignon, revêche mais inoffensive, blottie derrière sa banque de prêt. Ils en ont été pour leurs frais », conclut avec satisfaction Mme Chanssignon. Le procès des deux pirates se tiendra le mois prochain au tribunal d’Alberonne ; selon un jugement interne de l’IFAL, ils sont d’ores et déjà interdits à vie de toute institution documentaire, en France comme à l’étranger.

2 commentaires sur “Le SCD de l’UBU victime d’une cyberattaque

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  1. Bonjour,
    Je suis moi-même au début d’une gestion de projet dans un temps considérablement restreint ; pourriez-vous me dire comment vous vous y êtes pris pour réaliser le diagramme de Gantt ? Par ailleurs, combien de comités de pilotage avez-vous pu réunir dans le délai de 96 heures ?
    Dernière question : je suppose que comme après chaque CoPil, vous vous êtes retrouvés dans un restaurant sympa ; je vous serais vraiment reconnaissant si vous m’indiquiez une bonne adresse. Un grand merci d’avance

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  2. @Azedine Chimzour
    Pour le diagramme de Gantt, concentrez-vous sur les couleurs, c’est cela qui saute aux yeux. Le reste est accessoire.
    Selon nos calculs, un délai de 96 heures devrait vous permettre de réunir 94,6 comités de pilotage.
    Pour le restaurant, Les Petits Plats de la Mère Brézia, au coeur d’Alberonne, propose des remises spéciales pour les équipes projet. Présentez votre document préparatoire et votre Powerpoint au maître d’hôtel pour y avoir droit !

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